Pourquoi la rédaction d’articles YMYL avec l’IA est une très mauvaise idée ?

Alexandre Marotel

SEO
Pourquoi la rédaction d’articles YMYL avec l’IA est une très mauvaise idée _

L’IA générative est l’un des maux qui risquent de nuire à internet les années à venir. Si l’avènement de cette technologie a bien des avantages, il faut reconnaître que les escrocs en profitent également pour commettre des forfaits.

Dans le domaine du référencement, on retrouve des tromperies avec du contenu généré par l’IA sous différentes manières. C’est l’objet d’un article de Jo O’Reilly qui parle de son expérience avec ce type de contenu.

Dans cet article, nous découvrons son histoire et les conséquences de l’IA générative pour les sites YMYL.

Jo O’Reilly et son aventure avec une fausse docteure médecin généraliste

La création de contenu d’autorité à l’aide d’IA est une tendance inquiétante, mais que l’on observe de plus en plus en ligne.

Jo O’Reilly de Search Engine Land a relaté dans une récente publication une expérience surprenante qu’elle a vécue. Alors qu’elle travaillait sur un projet pour un client, elle avait besoin de l’avis d’experts en sciences du sport.

Elle a décidé de publier une demande sur Response Source, une plateforme populaire où les journalistes et les professionnels des relations publiques recherchent des commentaires d’experts.

Jo O’Reilly espérait recevoir des commentaires de nutritionnistes, d’entraîneurs personnels ou de coachs sportifs qualifiés. Cependant, l’une des réponses qu’elle a reçues provenait d’un médecin généraliste britannique qui exerce son métier à Londres.

Bien que les réponses fournies sur la manière dont les athlètes font face aux températures élevées semblaient adéquates, quelque chose semblait étrange.

Risques de troubles liés au stress thermique chez les joueurs. Les températures élevées provoquent des réactions physiologiques dans le corps qui nuisent à la santé et aux performances des joueurs. Les joueurs peuvent souffrir de troubles liés au stress thermique. Ce trouble se caractérise par des crampes de chaleur, un épuisement dû à la chaleur et des coups de chaleur.« 

Surprise qu’un médecin généraliste trouve le temps de lui répondre, Jo O’Reilly a décidé de creuser davantage en cliquant sur le lien du profil de cette « experte ».

Au lieu de la rediriger vers la page professionnelle d’un médecin, le lien conduisait vers la page « À propos de nous » d’un site de commerce électronique vendant des produits pour adultes.

Mais qui est cette docteure et pourquoi se comporte-t-elle de cette façon ?

Intriguée par cette découverte, elle a entrepris une recherche inversée de la photo de profil fournie par cette prétendue médecin, qui semblait suspicieusement générée par une IA.

Les résultats l’ont conduit vers un site exposant des arnaqueuses en romance et des sites Web de CBD, ce qui laisse supposer que l’image avait été détournée d’un compte Tumblr.

compte Tumblr

Source : searchengineland

De plus, le nom de cette prétendue médecin ne figurait pas dans le registre du Conseil médical général du Royaume-Uni, où tous les médecins généralistes en exercice doivent être répertoriés.

La question se pose : pourquoi quelqu’un se ferait-il passer pour un médecin dans le cadre d’une stratégie SEO ? La réponse réside dans la valeur des liens dans le référencement.

Les liens sont des éléments clés qui maintiennent les professionnels des relations publiques numériques en activité. Ils revêtent une importance particulière en tant que signaux de confiance pour les sites « Your Money or Your Life » (YMYL), tels que ceux vendant des vitamines ou de l’huile de CBD.

Malheureusement, dans le contexte limité de l’acquisition de liens, cette stratégie semble porter ses fruits. La fausse médecin a réussi à obtenir des mentions et des liens sur plusieurs publications britanniques nationales, traitant notamment de la leucémie.

L’éthique d’E-A-T pour les sites YMYL

Cette tromperie ne se limite pas aux liens. Elle soulève également des questions éthiques importantes liées à E-A-T (Expertise, Autorité, Fiabilité) pour les sites YMYL.

Google exige les normes les plus élevées en matière d’E-A-T pour ces sites. En effet, lorsqu’il s’agit de sites YMYL, il s’attend au plus haut niveau d’expertise, d’expérience et d’autorité.

Les sites doivent clairement indiquer qui sont leurs experts, pourquoi ils sont considérés comme tels et quel rôle ils jouent au sein de l’entreprise, de la marque ou du site.

Si ces informations sont présentes sur la page « À propos de nous », les signaux de confiance externes sont la prochaine étape logique.

Les directives des évaluateurs de qualité de recherche de Google indiquent clairement que, pour les sujets d’information YMYL, la réputation d’un site ou d’un créateur de contenu doit être évaluée en fonction de ce que disent les experts du domaine.

Les recommandations de sources expertes, telles que les sociétés professionnelles, sont considérées comme des preuves solides d’une réputation positive.

Google est encore plus explicite sur ce point dans son document de 2019 sur la manière dont Google lutte contre la désinformation.

Pour les pages « YMYL », le moteur de recherche accorde plus de poids à des facteurs tels que l’autorité, l’expertise et la fiabilité des pages présentées en réponse aux requêtes des utilisateurs.

Pourquoi cela est-il nécessaire pour les sites YMYL ?

Cette expérience de Jo O’Reilly soulève une question essentielle : comment une fausse médecin peut-elle conseiller les lecteurs sur la manière de détecter les premiers signes de leucémie ? Il s’agit d’une préoccupation YMYL authentique.

Sur le plan moral, il n’est pas judicieux de donner des conseils aux patients atteints de leucémie, sauf si l’on possède des compétences médicales appropriées.

Ainsi, cette question ne concerne pas uniquement les liens, mais également l’expertise, l’expérience, l’autorité et la confiance. C’est certainement l’une des raisons qui amènent Google à exiger les normes les plus élevées en matière d’E-A-T.

Les sites doivent alors bien indiquer qui sont les experts d’un site, pourquoi ils sont qualifiés et quel rôle ils jouent. Si ces informations sont présentes, les signaux de confiance externes deviennent cruciaux.

Par exemple, avoir un expert médical sur son site, cité dans de nombreuses publications réputées, est l’un des meilleurs moyens de renforcer l’E-A-T nécessaires pour classer un site YMYL.

Google est clair à ce sujet, notamment dans son document de 2019 sur la manière dont Google lutte contre la désinformation.

Le géant des moteurs de recherche insiste sur le fait que, pour les pages « YMYL », il accorde plus de poids aux facteurs d’autorité, d’expertise et de fiabilité.

Jo O’Reilly pousse son enquête plus loin

Jo O’Reilly a contacté le journaliste Mason Quah, l’auteur de l’article sur la leucémie, pour en savoir plus sur cette affaire. Il a expliqué que la plupart de leurs contacts étaient établis par e-mail. Il était courant d’utiliser Response Source ou des outils similaires pour trouver des experts.

Le recours à des IA pour répondre aux demandes était fréquent, car la plupart du temps, les journalistes savaient déjà quel serait le contenu de leur article et cherchaient simplement une validation de la part de personnes portant le titre de « docteur ».

Il n’y a pas que de faux experts qui posent problème. Le premier « E » dans E-A-T, qui signifie expérience, est également ciblé par des fraudeurs. 

Google reconnaît désormais que l’expertise ne suffit pas et qu’une expérience de première main peut être tout aussi précieuse.

Un autre exemple de tromperie tout aussi troublant

La journaliste d’Insider, Julia Pugachevsky a été trompée en interviewant une source générée par une IA, qui prétendait être une patiente atteinte du cancer.

Source : searchengineland

Cette situation est peut-être l’exemple le plus immoral de construction de liens « black hat », sans aucune considération éthique.

La source a contacté Pugachevsky via HARO, en échange de sa participation à l’article. Elle espérait obtenir une mention en tant que fondatrice d’une page de jeux en ligne et idéalement un lien vers son site.

Lorsque Pugachevsky a découvert la supercherie, elle a contacté HARO, qui lui a assuré que le compte avait déjà été banni.

Cependant, la fausse médecin qui a contacté Jo O’Reilly est toujours active. Cela souligne l’importance de la confiance entre les professionnels des relations publiques numériques et les journalistes sur des plateformes comme HARO et Response Source.

Quelles leçons tirer ?

Pugachevsky a conclu en expliquant comment elle compte éviter de tomber dans une telle arnaque à l’avenir. Elle a élaboré un document sur son expérience pour toute l’équipe d’Insider afin de renforcer les protocoles de vérification des sources. Elle préconise d’ailleurs des entretiens téléphoniques en plus des échanges par e-mail.

Ce changement témoigne de la nécessité pour les journalistes de s’adapter et de se former continuellement face aux évolutions technologiques et aux nouvelles méthodes de tromperie.

En résumé

En fin de compte, il est essentiel de reconnaître que l’utilisation de l’IA pour créer de faux experts YMYL est une idée terrible.

Elle compromet la confiance des utilisateurs, porte atteinte à la réputation de l’industrie du SEO et risque de sanctions de la part des moteurs de recherche.

Les professionnels du SEO, des relations publiques numériques et les journalistes doivent travailler ensemble pour mettre fin à cette pratique nuisible, protéger la crédibilité de l’industrie et la sécurité des utilisateurs.

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